Werkstattkonzert 2. Set

Fr, 10. Mai 2019 – 21:00 ics

Après plusieurs années de collaborations régulières en duo ou en groupes plus large, Seijiro MURAYAMA (percussion et voix) publie un troisième disque en compagnie du saxophoniste Jean-Luc GUIONNET. Moins minimaliste que leur premier disque et plus proche de celui sorti sur Potlach, Mishima, day & night regroupe plusieurs pièces enregistrés sur une journée, dans un temple puis dans un bar, au Japon. La musique du ce duo n’est pas tellement qualifiable, il faut l’expérimenter. Les structures sont opaques (ou absentes), et l’intention est obscure.Il y a quelque chose d’immédiat et d’organique dans la musique de GUIONNET et MURAYAMA. Il s’agit d’une musique plus picturale que narrative, trop concrète et spontanée pour les mots. Le duo joue parfois sur les silences, parfois sur des sons forts, parfois sur des sons longs, parfois sur des attaques, parfois sur les seuils de l’audible ou au-delà des instruments. La musique de GUIONNET et MURAYAMA embrasse une foule d’intentions qui dépassent le cadre de l’improvisation libre, mais ne rentrent pas non plus dans la composition, des intentions et des procédés qui dépassent le cadre de l’abstraction minimaliste ou réductionniste et la spontanéité de l’improvisation non-idiomatique. Les mots paraissent impuissants face à l’expérience, rien ne peut remplacer l’écoute, ni les métaphores ni les descriptions. Car la musique composée par GUIONNET et MURAYAMA, pour ces deux concerts, reste une expérience unique, une nouvelle mise en perspective d’un dialogue entre deux musiciens entamé depuis presque dix ans, de l’utilisation de la batterie et du saxophone repensée pour l’occasion, de l’improvisation dans un certain contexte historique où cette notion devient galvaudée à force d’être érigée en méthode. Qu’est-ce qui rend cette musique si spéciale? L’intelligence de la construction, la précision de la réalisation, la proximité entre les musiciens, la sensibilité et l’intérêt portés à toutes sortes de notions qui sont l’essence de la musique (au public, à l’espace, au son, à l’improvisation et à la composition, à l’écoute, aux structures, etc.), et bien sûr la virtuosité de GUIONNET et MURAYAMA. Il y aurait encore beaucoup à dire, mais place à l’écoute maintenant, expérience irremplaçable et jouissive en l’occurrence.
Julien HERAUD revue et corrigée déc 2015

Musiker*innen
  • Jean-Luc Guionnet – Saxophon
  • Seijiro Murayama – Perkussion
Fotos
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